Tendances

Quelles sont les dernières tendances qui bouleversent les pratiques funéraires ?

17/10/25

À l’époque où le numérique et les préoccupations environnementales impactent notre quotidien, la mort elle-même n’échappe pas à ces nouvelles tendances.

Les services funéraires traditionnels et religieux restent majoritaires, mais grâce aux évolutions technologiques, à l’influence de la dernière pandémie mondiale et aux enjeux écologiques, les mentalités bougent et la manière d’honorer nos défunts a évolué. Par exemple, il est désormais possible d’assister à des cérémonies à distance, d’envoyer les cendres de nos proches dans l’espace ou de planifier en un clin d’œil ses propres obsèques et d’y participer de son vivant ! Voici un florilège des pratiques funéraires qui ont le vent en poupe.

Avec le XXIe siècle, les façons de rendre hommage, de partager des souvenirs et de perpétuer la mémoire des êtres chers se sont digitalisées. Deux tendances majeures illustrent cette évolution : les mémoriaux en ligne via les réseaux sociaux et les tombes interactives équipées de QR codes. Ces pratiques redéfinissent notre rapport à la mort, à la mémoire et à l’héritage.

Mémoriaux en ligne et réseaux sociaux, une mémoire partagée

Les plateformes numériques sont devenues des lieux de recueillement virtuel où les proches peuvent exprimer leur peine, partager des souvenirs et célébrer la vie du défunt.

Pages hommage sur les réseaux sociaux
Ces contenus permettent aux proches de publier des messages, des photos, des vidéos et de maintenir un lien symbolique avec la personne disparue. Elles deviennent des espaces communautaires où le deuil se vit collectivement, parfois même à l’échelle mondiale. Facebook, par exemple, propose de transformer le profil d’un défunt en « compte de commémoration ».

Albums numériques et sites dédiés
Des plateformes comme Mémorial online, offrent des services de création de mémoriaux en ligne personnalisés. On peut y déposer des témoignages, des anecdotes, des images, voire des musiques ou des lettres. Ces espaces sont souvent accessibles à tout moment, permettant aux proches de se recueillir sans contrainte géographique ou temporelle.

Tombes interactives : quand la pierre rencontre le pixel

Les cimetières se digitalisent grâce aux QR codes apposés sur les tombes, permettant aux visiteurs d’accéder à des pages web dédiées aux défunts. Ces pages offrent une biographie numérique enrichie de photos, vidéos, témoignages et récits personnels, créant une expérience immersive et personnalisée. Ces tombes interactives offrent aux générations futures une découverte de leurs ancêtres autrement que par une simple inscription gravée. Certains projets vont plus loin, intégrant la réalité augmentée ou des récits audio pour enrichir l’expérience. En savoir plus.

La mémoire des défunts s’inscrit désormais dans le cloud autant que dans la pierre, transformant notre manière de se souvenir, de transmettre et de célébrer la vie. Ce tournant numérique offre des opportunités inédites, tout en soulevant des enjeux éthiques : pérennité des données, respect de la vie privée et impact sur le processus de deuil.

Les pratiques funéraires traditionnelles, les plus répandues à travers le monde, ont bien souvent un impact écologique. L’inhumation nécessite un cercueil souvent en bois exotique, des produits chimiques pour l’embaumement, et occupe un espace durable dans les cimetières. La crémation, bien que plus souvent choisie, libère du CO₂ et des particules fines, en plus de consommer beaucoup d’énergie. Certaines alternatives existent déjà pour rendre plus écologiques les contenants des corps : les cercueils biodégradables, les urnes végétales, les cimetières naturels. Mais récemment de nouvelles solutions impactant directement le corps des défunts voient le jour alliant respect de l’être humain et de la planète.

L’aquamation : crémation par l’eau

Aussi appelée hydrolyse alcaline, cette méthode funéraire est perçue comme plus douce que la crémation par le feu. Le défunt est placé dans un récipient contenant de l’eau chaude et des produits alcalins, puis chauffé et agité pour accélérer sa décomposition naturelle. Les cendres, sont remises aux proches comme dans une crémation classique. Cette pratique, encore peu répandue, est autorisée depuis juin 2024 dans environ la moitié des États américains et des provinces canadiennes. En savoir plus.

L’humusation (compost humain)

Cette pratique consiste à transformer le corps humain en compost. Le processus repose sur la décomposition naturelle du corps dans un environnement contrôlé. En 30 à 60 jours, le corps se transforme en humus, un terreau riche et fertile. Ce compost peut ensuite être utilisé pour planter des arbres, des fleurs ou restaurer des sols appauvris. L’État de Washington a été le premier à légaliser cette pratique en 2019, suivi par d’autres comme la Californie et New York. En savoir plus.

La promession

Cette technique, brevetée depuis 2001, est d’origine suédoise. Appelée aussi lyophilisation ou cryomation, elle figure parmi les obsèques écologiques prenant leur essor dans le monde. Le corps est congelé pendant quelques jours, puis immergé dans un bain d’azote liquide. Une fois que le corps est friable, il est réduit en poudre par vibration. Les restes peuvent être compostés, offrant une empreinte carbone quasi nulle. En savoir plus.

Les personnes optant pour une pratique funéraire écologique, choisissent d’accomplir un dernier geste pour la planète en y insufflant sens, respect et continuité. Une manière de partir en laissant derrière elle une empreinte vivante et fertile. En France, bien que les mentalités évoluent, les trois pratiques ci-dessus ne sont pas encore autorisées.

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