Sociologie

Comment les Français célèbrent-ils leurs défunts ?

17/10/25

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Les obsèques en France sont très encadrées, mêlant des aspects légaux, religieux et culturels. Quelles sont les croyances qui régissent nos choix en matière d’obsèques ?

Autrefois tabou, le sujet de la mort est davantage intégré dans les discussions familiales, les médias et même à l’école. Les débats et les lois Leonetti encadrant la fin de vie des malades ainsi que l’essor des soins palliatifs contribuent aussi à normaliser cette réflexion, permettant aux français de mieux anticiper et d’accepter cette étape.

Si la croyance en l’au-delà diminue, l’angoisse liée à la mort reste très présente et 88 % des Français la redoutent. Pays historiquement marqué par le catholicisme mais devenu majoritairement laïc, nos croyances liées à la vie après la mort ont évolué de manière significative. Selon une enquête Ifop menée en 2023, seulement 31 % des Français croient en une vie après la mort, contre 37 % en 1970. Ce recul traduit une transformation profonde du paysage spirituel français, où les certitudes religieuses laissent place à une pluralité de visions, souvent teintées de spiritualité individuelle. Parmi ceux qui croient en une forme de vie après la mort, les convictions sont variées :

  • réincarnation : 32 % des Français y adhèrent, avec une nette progression chez les moins de 35 ans (43 %) ;
  • paradis et enfer : 32 % y croient, souvent en lien avec une pratique religieuse ;
  • résurrection des corps : cette croyance traditionnelle chrétienne ne rassemble plus que 24 % des Français.

Les pratiques funéraires évoluent elles aussi :

  • 50 % des Français souhaitent être incinérés ;
  • 40 % préfèrent une cérémonie religieuse ;
  • 29 % ne veulent aucune cérémonie.

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, les jeunes générations sont les plus enclines à croire en l’au-delà. Cette ouverture s’explique par une sensibilité aux phénomènes inexpliqués et une quête de sens dans un monde perçu comme incertain.

En savoir plus.

2/ Pourquoi les Français préparent-ils davantage leur mort de leur vivant ?

Actuellement, seules deux pratiques sont autorisées pour les obsèques : l’inhumation et la crémation. Partout à travers le monde, la crémation gagne du terrain pour des raisons de coût, de manque d’espace et des préoccupations environnementales. Cette tendance s’explique également par une baisse des pratiques religieuses laissant plus de place aux cérémonies laïques et de plus en plus personnalisées.

Les Français sont de plus en plus nombreux à préparer leurs obsèques à l’avance et différentes raisons expliquent leur choix :

  • soulager les proches : organiser ses obsèques permet d’éviter à ses proches de prendre des décisions rapides et difficiles dans un moment de deuil. C’est une façon de leur épargner une charge supplémentaire en plus de la tristesse ;
  • coût des obsèques : les frais funéraires peuvent être élevés. En souscrivant une assurance obsèques ou en planifiant à l’avance, les personnes s’assurent que les dépenses sont couvertes et évitent à leur famille une charge financière imprévue. Principalement pour des raisons économiques et pratiques, la crémation est de plus en plus privilégiée ;
  • contrôle et personnalisation : avec l’essor des cérémonies écologiques et de la digitalisation des hommages, les Français prennent le temps de réfléchir à des options plus adaptées à leurs convictions et valeurs. Ils souhaitent choisir entre inhumation ou crémation, définir le type de culte (religieux ou laïque) et même parfois rédiger un message d’adieu ;
  • gestion de la transmission de patrimoine : la préparation des obsèques s’intègre souvent dans une démarche plus large de préparation à la fin de vie. Cela encourage la rédaction de testaments, le choix des donations et l’organisation patrimoniale.

Face à ces nouvelles tendances, le secteur funéraire s’est adapté en proposant des offres de plus en plus personnalisées. Les entreprises de pompes funèbres diversifient leurs services créant une industrie plus humaine et créative.

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